La lecture d’un journal papier qui fait partie du rituel quotidien des citoyens dans le monde, depuis la révolution Gutenberg, risque de devenir bientôt un lointain souvenir du fait de la révolution numérique qui fait vivre à la presse écrite ses derniers soubresauts. C’est en tout cas l’avis largement partagé du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Amar Belhimer, lui aussi journaliste en déclarant hier que «la transition numérique de la presse écrite est désormais une nécessité impérieuse, au regard de l’évolution de la scène médiatique de par le monde», assenant que «la presse en papier est finie et que l’avenir réside dans la presse électronique». S’exprimant en marge de l’ouverture des Assises de l’Economie numérique Amar Belhimer a évoqué devant les journalistes la problématique de la presse électronique en Algérie révélant que le processus de son enregistrement et de sécurisation a déjà atteint le nombre de 45 sites électroniques en attendant d’autres, avec l’objectif d’atteindre la centaine avant le début de l’été» Ces sites électroniques, dont le domaine est le .dz, sont «totalement sécurisés», a-t-il affirmé, indiquant que ces sites «doivent disposer d’un niveau professionnel respectant l’éthique journalistique et les lois de la République». «Entre 2010 et 2018, il a été enregistré une baisse de 80% des tirages de journaux en papier, un taux qui a encore régressé depuis la pandémie du coronavirus à cause de la non distribution de ces journaux», a-t-il estimé. Il a fait savoir que «70% des lecteurs en Algérie accèdent, actuellement, à l’information par le biais de la presse électronique». «Nous allons soutenir la presse électronique et notre ambition est la création par les jeunes diplômés de sites électroniques notamment de proximité et spécialisés», a-t-il encore dit. Evoquant la publicité, le ministre a indiqué que «c’est le droit de tous les médias d’obtenir de la publicité publique en toute transparence, mais, a-t-il ajouté, notre priorité est la presse électronique». Les propos du ministre ont de quoi réjouir les responsables des journaux électroniques, confrontés à « zéro pub publique », en l’absence de textes d’application En revanche, le ministre a carrément fait le mort s’agissant des sites électroniques bloqués, alors que le problème constitue un des angles d’attaque contre le gouvernement de la part des Organisations des droits de l’Homme et des partis d’opposition en Algérie.