Belhimer, ministre de la communication : Le pays est visé par les cyberattaques

Obligation de localiser les sites web au nom du champ d’application (.dz)

Plus de 80 sites étrangers mènent des campagnes de diffamation contre l’Algérie.

«L’Algérie, avec ses décisions souveraines, ses positions de principe et ses diverses considérations géostratégiques, est visée par les cyber-attaques», a déclaré le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, dans une interview accordée à Sirma news.

Le ministre de la Communication a souligné que, compte tenu de la gravité des crimes qui sont commis au niveau de la sphère virtuelle, le ministère de la Communication a inscrit parmi les priorités de son programme de travail une contribution aux travaux visant à limiter la cybercriminalité. «Notre effort est principalement axé sur la réglementation de ce domaine, ce qui a conduit à la mise en place du premier cadre juridique avec la publication du décret exécutif qui définit les modalités d’exercice de l’activité médiatique via internet et la publication de la réponse ou de correctif via le site Web. Le décret impose notamment la localisation des sites internet au nom du domaine (.dz), qui est accordée par le Centre de Recherche sur l’Information Scientifique et Technique (CERIST) et autres intervenants, a indiqué le ministre, notant que le ministère accorde une importance particulière à la sensibilisation et à l’action éducative. Dans ce contexte, l’accent est mis à travers des rencontres scientifiques dédiées et un processus de communication régulier sur les dangers de la cybercriminalité sur les personnes et les entités ainsi que sur les mécanismes adoptés pour lutter contre ce que l’on appelle à tort les «délits mineurs». En plus de ce programme, il existe des mesures dissuasives pour sanctionner les auteurs de cybercrimes à l’instar de l’article 196 bis du Code pénal modifié, qui mentionne des peines d’emprisonnement et une amende à l’encontre de toute personne qui publie ou promet intentionnellement, par quelque moyen que ce soit, des informations fausses ou portées à la connaissance du public qui porteraient atteinte à la sécurité et à l’ordre public. «Faire face aux dangers de ce que vous avez appelé les ‘’pages suspectes’’ est une action menée à travers un programme diversifié, basé sur l’activation des lois en lien avec ce phénomène et la sensibilisation continue sur leurs dangers, en plus de la coopération et de la coordination dans le cadre d’accords bilatéraux et internationaux pour lutter contre ces crimes transnationaux», a expliqué le ministre. Par ailleurs, le ministre a estimé que la numérisation est devenue une composante de la vie humaine et l’une des conditions de la performance des institutions. «Nous sommes dans l’obligation de nous adapter à ce développement technologique en mettant en place l’environnement et les mécanismes aptes à nous permettre de mener une action afin d’agir en toute sécurité et de manière positive». Le corpus législatif et réglementaire est le pilier pour l’encadrement à travers des textes pour maitriser le phénomène de la numérisation et faire face à son utilisation malveillante, en particulier en luttant contre le piratage et les cyberattaques. L’Algérie accorde à cet aspect une grande importance à travers des mécanismes mis en place, tant au niveau sectoriel que dans le cadre de la coordination institutionnelle et de la coopération internationale. Le ministre cite, par exemple, le décret présidentiel du 20 janvier 2000 relatif au développement d’une architecture nationale de sécurité des systèmes numériques. Cet outil a pour missions de diligenter des enquêtes numériques en cas de cyberattaques ou d’incidents visant des institutions nationales et de procéder à la formation et à la sensibilisation dans les domaines de la sécurité du système numérique.

MH