Ce n’est pas tant le changement d’ambassadeur qui est en cause, c’est une pratique usitée, dans tous les pays du monde, après un mandat de plusieurs années. L’ambassadrice des USA à Alger (depuis 2022), Elisabeth Moore Aubine a largement rempli son mandat, en Algérie, puisqu’elle a défendu les intérêts de son pays dans tous les domaines et les a portés à l’excellence, tant au niveau politique, que diplomatique, qu’économique et sécuritaire. Ses interventions pour concrétiser des marchés avec les entreprises américaines, ses déplacements à l’intérieur des wilayas, ses propositions pour développer la langue anglaise, ses animations dans le cadre culturel, sont concrètes et ne souffrent d’aucune faiblesse. Mais le choix de la faire remplacer par Joshua Harris, sous-secrétaire d’état adjoint (vice-ministre), pour l’Afrique du Nord, après l’accord de la commission des affaires étrangères du Congrès américain, comme le veut la tradition dans ce pays, est à relever à plusieurs endroits.

        En effet, parlant plusieurs langues dont l’arabe, ce diplomate a visité deux fois l’Algérie, dans une tournée au Maroc et en Algérie pour trouver « une solution politique sur le dossier du Sahara occidental ». Il est donc pleinement imprégné des subtilités de ce dossier brûlant, dans tous ses détails. Ce haut fonctionnaire de la diplomatie américaine n’a donc pas été choisi au hasard, par l’administration Biden mais, bien au contraire, il va donner, durant son mandat une impulsion particulière à l’activité politique et diplomatique de son ambassade plus que ne l’a fait l’ancienne ambassadrice.

        C’est donc un choix délibéré qu’a décidé, l’administration Biden, que de placer un cadre de haut niveau avec une expérience avérée sur les dossiers de l’Afrique du Nord, qu’il gérait lorsqu’il était dans l’administration centrale. Nul doute que ce choix va produire des effets positifs sur les relations diplomatiques entre les deux pays et dissiper les malentendus enregistrés durant l’administration Trump.