Quelle lecture du discours du président ?

C’est avant tout un discours politique en direction de la population. Ce discours bilan permet au Président d’énoncer les grands axes de sa politique économique et sociale et les grandes orientations pour le moyen terme. Faut-il y voir une précampagne pour le prochain mandat ? Rien ne l’atteste, la décision sera prise par le seul président qui devra se prononcer dès le début de l’année prochaine. Il peut très bien refuser de se représenter pour des raisons personnelles comme il peut décider de se représenter.

La croissance économique a atteint 4,2%.

C’est un indice global intéressant mais qui nécessite une déglobalisation pour en tirer les enseignements utiles. Le premier élément consiste à mesurer l’impact des hydrocarbures dans l’indice, de manière à évaluer l’efficacité des politiques de diversifications de l’économie et notamment les politiques de substitution à l’importation. La croissance économique doit être découpée par secteurs (industrie, agriculture, services, transport, infrastructures, hydraulique…) de manière à évaluer l’apport de chaque secteur par rapport aux autres (noircissement de la matrice de Leontief) et pour lui-même de manière à la rendre durable et pérenne.  

Les réserves de change dépassent les 70 milliards de dollars.

Comme leur nom l’indique, les réserves de change décrivent les excédents de la balance des paiements du pays. En général, on les présente par rapport aux mois d’importation qu’elles couvrent. Elles ont une double portée pour d’une part rassurer les partenaires dans des processus d’investissements combinés et de rapatriement des bénéfices des entreprises étrangères et également, pour servir d’effet de levier pour les projets mixtes.

Réduction des importations et la promotion de la  production nationale.

La réduction des importations ne doit pas se réaliser aux détriments de l’approvisionnement du marché national en produits de consommation et notamment de première nécessité ni des matières premières et pièces détachées pour les entreprises. La réduction des importations doit se réaliser par la production nationale par substitution, ce qui permettra de satisfaire la demande nationale et éventuellement l’exportation des excédents, dans une chaîne de valeur qualitative.