Dr Mourad GOUMIRI.

Encore une mauvaise solution en direction du financement du logement ! En effet, le gouvernement semble vouloir dédier une banque publique exclusivement au financement du logement, décision qui a déjà montré ses limites déjà lors de la transformation de la CNEP, en CNEP-banque, avec pour objectif le financement du logement (acquéreur et promoteur). Les résultats sont têtus et in fine, la CNEP-banque n’a ni réussi à jouer son rôle de caisse d’épargne ni celui du financement du logement… double échec en somme ! Pourquoi notre pays ne retient pas les leçons de ses échecs, nous sommes en droit de nous interroger ? Combien de fois faut-il répéter que le problème du financement du logement est entièrement circonscrit dans les produits financiers dédiés à cette activité à très grands risques ? Dès lors, toutes les banques publiques et privées devront être incitées à développer ce produit financier en direction de l’acquéreur et du promoteur, à travers toutes les agences de leur réseau ! Réduire cette activité à une banque publique, c’est réduire le réseau, les ressources humaines en charge de cette activité et en même temps, les ressources mobilisées à cette fin, cela semble évident pour tous les experts avertis. A titre d’exemple, la banque française « Crédit agricole » a été créée pour le financement de l’agriculture au départ mais après plusieurs années d’activité, plus de 40% (la part la plus importante de ses engagements) de ses ressources financent… la promotion immobilière elle garde sa marque pour des raisons de marketing. Le financement du logement doit donc être élargi à toutes les banques de la place, sécurisé par les compagnies d’assurance-crédit et les hypothèques subséquents. Un « coup de pouce », des pouvoirs publics, pourrait être consenti, en termes de bonification si besoin était, pour les opérations ayant un caractère stratégique, avec le concours de la CNL (Caisse nationale du logement) dont on ne cerne pas toujours son rôle réel aujourd’hui. Évitons les fausses solutions et tirons les enseignements de nos échecs.