Entretien avec Mme Yefsah Noura, Dr en Psychologie

« Lorsque le stress s’installe, il devient l’ennemi de la mémoire »

L’examen du Baccalauréat représente souvent une période de stress intense pour de nombreux élèves, ce qui peut avoir un impact significatif sur leur santé mentale. Entre la pression des résultats, les attentes familiales et sociales, et le sentiment de devoir réussir, le stress peut entraîner des problèmes tels que l’anxiété, la dépression et même des troubles du sommeil. 
Mme Noura Yefsah, Dr en Psycologie, nous livre dans cet entretien, les impacts profonds du stress lié au Baccalauréat sur la santé mentale des élèves, mettant en lumière ses connaissances et perspectives sur ce sujet. 

Quels sont les impacts du stress lié au Baccalauréat sur la santé mentale des élèves?

Pour réussir le baccalauréat, il est nécessaire de posséder des compétences intellectuelles et physiques. Cependant, lorsque le stress s’installe, il devient l’ennemi de la mémoire et perturbe ces compétences intellectuelles ainsi que l’état psychologique de l’élève. En conséquence, l’élève peut se retrouver dans une situation où il se sent incapable d’avoir retenu les connaissances nécessaires pour réussir l’examen.

Ceux qui se préparent à l’examen de manière anarchique, c’est-à-dire sans prendre en compte la préparation psychologique et l’hygiène de vie, ne se trouvent pas dans des conditions favorables pour préparer l’examen du BAC.

Malheureusement, de nombreux élèves négligent leur santé en ne suivant pas une alimentation saine et souffrent de manque de sommeil, entre autres facteurs. Ces éléments, combinés à une mauvaise organisation et à une préparation anarchique tout au long de l’année, ont un impact négatif sur leur préparation pour le Baccalauréat. Il est possible qu’ils se retrouvent fatigués lors de l’examen, ce qui compromet leur performance.

Quelles sont les conditions à mettre en œuvre pour diminuer la pression avant et durant le Baccalauréat ?

J’insiste sur l’importance de l’environnement familial! les parents doivent préparer leur enfant en lui offrant un environnement positif et sain pour passer son examen. Ils ne doivent pas exercer de pression sur l’élève en lui demandant d’obtenir le Baccalauréat avec mention. Au lieu de cela, les parents doivent discuter avec leur enfant des conditions dans lesquelles il se sent le mieux pour étudier et se relaxer . 

L’élève a le droit de se détendre, de parler avec ses amis et de pratiquer des activités physiques pour diminuer la pression, c’est pour ça que le sport a été souligné comme particulièrement important dans ce contexte.

Parfois, des élèves moyens qui travaillent sans pression et calmement tout au long de l’année obtiennent de bons résultats, contrairement à ceux qui se donnent à fond et se fatiguent. Ceux-ci acquièrent souvent une grande quantité de connaissances, mais lors de l’examen, ils échouent. 

Il est important de souligner que le but n’est pas simplement d’obtenir le Baccalauréat avec une bonne moyenne, mais de se concentrer sur les conditions de préparation qui favorisent la réussite.

Quels sont les facteurs sous-jacent à la pression des élèves à suivre des cours supplémentaires après l’école ?

Cette pression résulte souvent de la volonté de l’élève de répondre aux attentes de sa famille et de réussir brillamment au Baccalauréat, mais malheureusement la mémoire humaine a ses limites et il est impossible d’assimiler toutes les informations dans un laps de temps aussi court.

Cette surcharge de travail peut entraîner un niveau de stress accru au moment de l’examen. Je réfute également la fausse croyance selon laquelle certaines matières seraient moins importantes que d’autres. Toutes les matières sont importantes et interconnectées!

Quels conseils pouvez-vous fournir aux bacheliers ainsi qu’à leurs parents afin de minimiser le stress associé à cette période?

Je mets en avant l’importance d’une alimentation saine, le sommeil qui est  fondamentale pour l’équilibre de la santé mentale de l’élève et également l’activité physique régulière. 

Je rappelle aussi les parents que ce sont leurs enfants qui passent le Baccalauréat, et qu’ils doivent créer un environnement propice à la réussite de leurs enfants, en évitant les violences psychologiques et conjugales qui peuvent avoir des conséquences graves sur leur bien-être. 

Je souligne également l’importance de reconnaître les compétences individuelles de chaque élève et de leur permettre de donner le meilleur d’eux-mêmes dans leurs études.