La demande mondiale en pétrole va se faire de plus en plus importante durant les deux prochaines décennies. Et le développement de solutions alternatives avec les énergies renouvelables ne semble pas peser outre mesure sur le marché pétrolier qui demeure sous tension. Et visiblement, la tendance n’est pas près de s’infléchir, au moins sur le moyen terme.

C’est en tout cas l’analyse livrée par un expert de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Estimée à 103 millions de baril par jour (Mbpd) actuellement, la demande mondiale devrait atteindre plus de 106 Mbpd en 2025 et 116 Mbpd en 2045.

Ayed Al-Qahtani, directeur de la division recherche de l’OPEP, est catégorique à ce propos. La demande en pétrole va continuer d’augmenter d’année en année. Al-Qahtani a livré son analyse en marge d’un atelier organisé conjointement par l’OPEP, le Forum international de l’énergie et l’Agence internationale de l’énergie à Vienne.

Et selon l’expert de l’OPEP, le secteur des hydrocarbures n’a d’autres choix que de consentir de colossaux investissements pour pouvoir faire face à cette hausse de la demande. D’après lui, des investissements d’une valeur de 14 billions de dollars (14 000 milliards de dollars) sont nécessaires. Le financement requis se traduit par une moyenne de 610 milliards de dollars par an dans le secteur.

« Ces dépenses massives seront nécessaires pour répondre à la demande mondiale de pétrole, qui devrait atteindre 116 millions de barils par jour d’ici 2045 », a affirmé Al-Qahtani. « Cela doit être une priorité de l’industrie si nous voulons maintenir la sécurité de l’approvisionnement et éviter la volatilité indésirable dans les années à venir », a-t-il estimé.

Cette analyse est partagée par le patron de la Saudi Arabian Oil Co, Amin Nasser. « Bien que le monde ait investi plus de 9,5 billions de dollars dans la transition énergétique au cours des deux dernières décennies, les alternatives n’ont pas été en mesure de remplacer les hydrocarbures à grande échelle », a-t-il déclaré.