Tsahal reprend ses bombardements sur Ghaza après une semaine de trêve. La reprise des frappes contre la bande de Ghaza serait, selon Israël, une réponse à … une roquette palestinienne. Le Qatar et l’Égypte continuent, dans cette escalade guerrière, à jouer les intermédiaires entre Palestiniens et Israéliens.

Ce vendredi 1er décembre, une semaine après son entrée en vigueur, la trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas a pris fin. L’armée de l’État hébreu a dans la foulée repris les frappes sur l’enclave palestinienne (photo de la bande de Gaza prise ce 1er décembre depuis le sud d’Israël).

Reprise des bombardements israéliens après une accalmie qui n’aura duré que sept jours. Débutée le vendredi 24 novembre pour quatre jours, elle est prolongée à plusieurs reprises grâce aux libérations de dizaines d’otages, femmes et enfants essentiellement, de part et d’autre. la trêve entre le Hamas et Israël a pris fin ce vendredi 1er décembre à 7 heures locales.

Il est quand même bizarre que 30 minutes après que l’accord organisant la trêve soit arrivé à son terme, Tsahal annonce « la reprise des combats contre le groupe terroriste Hamas dans la bande de Gaza », suite à un tir de roquette du côté du Hamas.

La roquette qui a mis le feu aux poudres…

Israël accuse le Hamas d’avoir provoqué la reprise de la guerre en ouvrant le feu en direction du territoire de l’État hébreu. Selon Tsahal, son système de défense antiaérien aurait intercepté une roquette palestinienne, environ une heure avant l’expiration de la trêve, ce qui justifierait de nouvelles frappes contre Ghaza.

Le Hamas, pour sa part, n’a pour l’instant revendiqué aucun tir de roquette. Ses dirigeants assurent que l’entière responsabilité de la reprise des hostilités incombe à Israël. Par contre, le Jihad islamique, organisation alliée du Hamas et qui a pris part à l’offensive du 7 octobre, a expliqué sur son fil Telegram, avoir mené des frappes contre des villes israéliennes ce vendredi, en réponse aux « crimes » perpétrés contre le peuple palestinien.

Un autre groupe armé, les brigades Al-Qassam, ont elles aussi annoncé, un peu plus tard, avoir lancé de nombreuses roquettes en direction d’Israël, là encore en réponse à la décision d’Israël de cibler des civils.

Le Hamas faisait état de six morts à Rafah, la ville la plus méridionale de l’enclave. Par ailleurs, deux enfants ont été tués dans des raids aériens sur la ville de Gaza, a indiqué à l’AFP un médecin, Fadel Naïm, à l’hôpital Ahli Arab. Le dernier bilan du Hamas fait état d’un total de 32 morts.

Echec des médiations ?

Il semblerait que le point d’achoppement ayant précipité la reprise de la guerre, alors que la trêve aurait pu être reconduite, soit la question des otages encore aux mains du Hamas.
Netanyahou argue que l’organisation palestinienne aurait refusé de libérer toutes les femmes otages, comme le prévoyait l’accord organisant la trêve. Le Hamas, lui, réplique qu’Israël a refusé toutes ses propositions concernant de futures libérations.

Le Qatar et l’Égypte qui espéraient, tôt ce vendredi, obtenir une prolongation de la trêve, se sont retrouvé pris de vitesse dans l’engrenage d’un embrassement trop rapide. Mais cela n’empêche pas les médiateurs de faire savoir, quelques heures après l’expiration de la trêve et la reprise de la guerre, que des négociations avaient tout de même lieu dans le but d’obtenir un nouveau retour au calme.

Difficile quête avec la reprise des combats et notamment les bombardements en cours qui « compliquent » les efforts de médiation internationale. Ce que déplore le Qatar qui a ainsi évoqué « de profonds regrets face à la reprise de l’agression israélienne contre la bande de Gaza ». Le Qatar appelle, en conséquence, la communauté internationale à agir « rapidement pour mettre fin à la violence », dénonçant l’action d’Israël qui prend « les civils pour cible, la pratique des punitions collectives, et les tentatives de déplacement forcé des citoyens de la bande de Ghaza assiégée ».

Mais Israël ne semble pas l’entendre de cette oreille, à en croire la déclaration incendiaire du ministre de la Sécurité nationale d’Israël, Itamar Ben-Gvir, qui dans une publication sur X (anciennement Twitter) a appelé Tsahal à « retourner à Gaza pour l’écraser de toute sa puissance ». Ou quand se croisent le mythe de l’invincibilité et de la toute puissance et le sentiment d’impunité…