La déclaration hier de l’ambassadeur de France en Algérie, ne laisse aucune ambiguïté sur la mise en œuvre de la diplomatie des visas que ce pays applique mais cette fois en sans inverse. En effet, il vient de déclarer qu’il va ouvrir le robinet des visas pour permettre aux opérateurs économiques algériens de pouvoir se déplacer plus facilement en France afin de saisir toutes les opportunités d’affaires entre les deux pays. Il souhaite également que l’Algérie fasse les mêmes facilitations pour les hommes d’affaires français qui souhaitent se rendre en Algérie.

La coopération algéro-française est mesurée par les visas

Le recul constant des échanges algéro-français, au profit des autres pays (Chine, Turquie, Italie…), s’inscrit dans la durée et le déficit de la balance commerciale algéro-française en faveur de l’Algérie, pousse les autorités économiques françaises à changer de politique et l’ouverture du robinet des visas en est un des éléments. Ceci d’autant que la France recule sur ses marchés captifs dont notamment sur le marché des céréales qui constituait son fer de lance, il n’y a pas si longtemps et qui lui échappe actuellement au profit de la Russie.

D’autres pays européens lui emboîtent le pas, comme l’Italie et l’Allemagne, qui développent des relations économiques dans tous les secteurs et notamment la mécanique, l’agroalimentaire, les industries de transformation, les mines, la chimie et la pétrochimie… Cette situation critique ne pouvait plus durer et la diplomatie bilatérale reprend ses droits de manière à renouer les liens de plus en plus distendus entre les deux pays. 

La préparation de la visite du président A. Tebboune en France

Dans une conjoncture internationale très sensible et conflictuelle (Ukraine, Ghaza…), les deux pays ont tout intérêt à accorder leurs violons tant sur le plan bilatéral que multilatéral, de manière à éloigner le spectre de la guerre qui s’élargit partout dans le monde. Première communauté étrangère en France, l’Algérie se préoccupe du sort de ses ressortissants et de la manière dont ils sont traités sur le sol français et notamment avec la montée des extrêmes droites.

En outre, des dossiers sensibles sont à l’étude (mémoire, circulation des biens et services, formation, culture, expulsion, défense et sécurité…) et devront être examinés durant cette visite qui devra être obligatoirement couronnée de succès pour les deux parties. La géopolitique ne sera pas en reste et les tensions au Sahel, en Méditerranée, au Moyen-Orient, en Ukraine, devront faire l’objet d’une politique de convergence pour tendre vers des politiques d’apaisement des conflits.

Alger, Marseille, deux villes, un destin commun

La visite à Alger du Maire de Marseille et l’audience que lui a accordé le président de la république, illustrent les liens étroits que ces villes ont noué dans l’histoire et actuellement, tant au niveau de l’implantation de la communauté nationale mais également avec le volume des échanges économiques entre les deux villes.

Elles symbolisent un potentiel extraordinaire d’échanges multisectoriels encore sous-exploité, qui mérite un tour de priorité. Le lancement de projets structurants (transport, commerce, tourisme, infrastructure…) dans les deux villes, assureront leur prospérité et consolideront leurs relations sur le long terme.