La visite du Président T.R. Erdogan à Alger, ce mardi, au-delà des aspects économiques qui devraient atteindre le niveau des 10 milliards d’US$, va consolider l’axe politique et géostratégique entre Alger et Ankara. En effet, la Turquie qui avait d’excellente relations (économique, touristique, de défense et de sécurité…) avec Israël, depuis longtemps, vient d’entamer un virage diamétralement opposé, suite aux massacres imposés par l’armée israélienne contre les populations civiles de Gaza. Etat pivot dans la région eurasienne, pays membre de l’Otan, médiateur dans le conflit ukrainien, garant des exportations de céréales ukrainiennes et russes, en Mer Noire, contrôlant le détroit d’Ormuz, acteur principal pour la mise en œuvre des accords sur les flux migratoires avec l’UE, la Turquie s’est imposée comme le pays stabilisateur géopolitique incontournable de la région. D’un autre côté l’Algérie, dans la région méditerranéenne occidentale et en Afrique subsaharienne, ambitionne de jouer le même rôle. A l’évidence, le rapprochement de ces deux pays, dans le cadre d’une alliance géopolitique et stratégique, va introduire une nouvelle donne dans les relations internationales dans les deux régions. Certes, certaines divergences demeurent comme le conflit en Syrie et le dossier libyen mais leur règlement « par le haut » semble possible eu égard aux enjeux cités plus ci-dessus. La position radicale et les déclarations publiques de T.R Erdogan, sur le génocide perpétré à Gaza, convergent totalement avec la position traditionnelle de l’Algérie sur le dossier palestinien et consolident les deux pays dans leur la vision de sortie de crise et la solution à deux états, telle que réaffirmée par toutes les résolutions onusiennes, depuis 1948. C’est donc une visite éminemment politique et géopolitique d’entame, aujourd’hui, le Président turc en Algérie.