Le grand roque américain entre Gaza et l’Ukraine.

L’attaque inédite et insoupçonnable du Hamas contre Israël a remis en cause l’ordre mondial et créé un lien indirect puissant avec la guerre en Ukraine. En effet, en plus d’avoir réouvert le dossier palestinien et de l’avoir mis au cœur des relations internationales tout en  balayant les « accords d’Abraham », que le couple américano-israélien, voulait imposer sans prendre en charge la solution à « deux états » promue par toutes les résolutions des Nations-Unies, depuis 1967.

Les ressources font défaut.

Cette guerre pose un problème de ressources au niveau des USA. Le package budgétaire de 71 milliards d’US$ demandé par J. Biden au congrès américain, pour venir en aide à la fois à l’Ukraine et à Israël, a été bloqué par les sénateurs républicains, qui veulent introduire des aides fédérales pour contrer les flux migratoires.

Priorité aux élections présidentielles.

Personne n’est dupe, dans ce bras de fer entre les deux parties, l’ombre des élections présidentielles américaines, plane sur les décisions et les choix politiques. En effet, un effondrement militaire de l’Ukraine, dans sa guerre par procuration, contre la Russie, porterait un coup fatal pour le candidat J. Biden aux prochaines élections. En outre, beaucoup des sénateurs, y compris dans la camp démocrate, considèrent que cette guerre coûte trop cher aux contribuables américains et que son issue est incertaine voire perdue, comme l’indique la fameuse contre-offensive ukrainienne, tant attendue et qui n’a jamais eu lieu ! Enfin, en termes de logistique (obus, canon, char, avion et missiles…), la guerre à Gaza oblige la Maison-Blanche à des choix cornéliens entre ses deux alliés, sachant que le sacrifice des ukrainiens est évident au profit des israéliens. C’est donc un Grand Roque en terme d’échec, qu’opèrent les USA qui vont aller au secours des israéliens vent debout, aux détriments des ukrainiens qui, faute de moyens militaires massifs, se positionnent en situation défensive, en perspective d’une contre-offensive hivernale… russe !

Une guerre pour rebattre les cartes dans les relations internationales.

Pendant ce temps V. Poutine fin joueur d’échec, compte les coups et se redéploie à l’international, tout en renforçant ses positions acquises, en vue d’une négociation fatale dans tous les cas de figure et à cet endroit, tout le monde sait que celui qui aura une position de force, c’est bien celui qui occupe le terrain. Cette guerre russo-américaine par procuration, « jusqu’au dernier ukrainien » , aura eu le mérite de mettre toutes les arrière-pensées sur la table et inaugure une redistribution des cartes dans les relations internationales, avec l’émergence du Sud global comme interlocuteur avec lequel l’Occident devra désormais compter. MG