Après les troupes françaises, les militaires américains pourraient à leur tour quitter le Niger. On assiste, en effet, à une escalade dans la dégradation des relations diplomatiques entre ce pays du Sahel et les Etats-Unis. Le pouvoir en place, issu du coup d’Etat militaire contre le président Mohamed Bazoum, a, ainsi, dénoncé samedi et avec effet immédiat l’accord de coopération militaire signé entre les deux pays.

Le porte-parole du régime, le colonel Amadou Abdramane, a même considéré « illégale » la présence militaire américaine sur le territoire nigérien. Celle-ci, a-t-il déclaré, « viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ». Niamey considère que « injuste » l’accord liant les deux pays, estimant qu’il a été « imposé unilatéralement » par les Etats-Unis, par une « simple note verbale », le 6 juillet 2012.

Sentant le vent tourner Washington avait dépêché sur place une délégation menée par la secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines, Molly Phee. Mais, visiblement, cette présence n’a fait qu’envenimer davantage la situation. Le porte-parole du régime a dénoncé « l’attitude condescendante » de la cheffe de délégation américaine.  

« L’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques », a-t-il déclaré, indiquant que le gouvernement des Etats-Unis avait informé Niamey de « façon unilatérale » de sa date d’arrivée et de la composition de sa délégation. Il reste à savoir si le régime en place à Niamey va pousser le bouchon jusqu’à demander le départ des troupes américaines du territoire nigérien, comme il l’a fait avec les Français.

Juste après leur arrivée au pouvoir lors d’un coup d’Etat le 26 juillet 2023, les nouveau pouvoir nigérien avait dénoncé l’accord de coopération militaire avec la France. Les derniers soldats français ont quitté le Niger le 22 décembre. A rappeler que les Etats-Unis comptent un peu plus de 1.000 soldats au Niger et une importante base de drones à Agadez.