L’ONS est avant tout un formidable outil de planification ce qui lui a valu d’être sous tutelle de ministère de la Planification quand ce ministère existait. Il a ensuite été « baladé » à la présidence de la République puis dernièrement au ministère de la Numérisation et des statistiques en 2020. Il atterrit aujourd’hui sous la tutelle du ministère des Finances. Pourquoi pas ? 

Missions de l’ONS

Mais le véritable enjeu n’est pas la tutelle mais bien ses missions, ses moyens et sa place dans l’information statistique de notre pays ! Sans une statistique abondante, fiable et en temps opportun, capable de donner des indicateurs objectifs aux décideurs, notre pays ne peut fonctionner. Doit-on pour cela rappeler le scandale des statistiques des terres agricoles ou celui des troupeaux pour nous en convaincre ?

L’un des dossiers lourds de l’ONS c’est certainement celui du recensement de la population qui s’effectue régulièrement tous les dix ans. Cette mine d’information brute est d’une utilité inégalée et permet à notre pays de mener des politiques publiques stratégiques projetées sur les dix prochaines années, dans tous les secteurs (démographique, économique, social, financier…). 

Outil de planification et prospective

D’où l’importance de cet office en dehors de tout débat byzantin sur sa tutelle. Il y va de la crédibilité et de la fiabilité des pouvoirs publics et des programmes économiques et sociaux qu’ils comptent mettre en œuvre. La phrase d’un célèbre économiste selon laquelle les statistiques d’un pays sont un « bien d’indépendance » n’est pas exagérée bien au contraire, elle prend tout son sens si l’on souhaite que la population soit suffisamment informée, statistiquement, pour qu’elle puisse prendre sa décision lors de consultations présidentielles, législatives ou communales. Des moyens humains, matériels et financiers doivent être consacrés à ses missions, de manière à lui permettre de mener ses missions avec diligence, fiabilité et en toute indépendance.