C’est une tendance lourde qui se profile de plus en plus dans le monde, en Occident mais également dans le Sud global. A chaque élection, dans « un pays démocratique », on remarque des poussées significatives de l’extrême-droite voire de son arrivée au pouvoir. Des pays comme les Pays-bas, l’Argentine, l’Italie, la Hongrie, la Pologne, la Suède, la France, ont « ouvert le bal » et les autres vont suivre et notamment ce qui va se passer aux présidentielles américaines, l’année prochaine ! Cette vague de fond n’est pas un phénomène de mode passager mais une tendance lourde qui traduit des inquiétudes voire des angoisses sociétales. Souvent, la situation économique du pays catalyse cette montée des extrêmes mais pas toujours, un problème identitaire doublé de flux migratoires importants, sont à l’origine de ces phénomènes sociétaux. La thèse très controversée du « choc des civilisations » du politologue Samuel Huntington, dans un article appelé « The Clash of Civilizations? », paru dans la revue  Foreign Affairs en 1993 et publié en livre en 1996, ne cesse de prendre de l’envergure et alimente le débat, qui consiste à faire croire et accroire qu’il y a une civilisation supérieure aux autres et qu’il est nécessaire que toutes les autres s’alignent sur ses valeurs et ses principes, même par la force voire la guerre ! Les suprématistes blancs ajoutent aux thèses « civisationnistes » le caractère racial pour couronner le tout. A l’évidence, les premiers visés par ces mouvements politiques sont les populations immigrées, y compris celles ayant acquis la nationalité du pays de résidence, que l’on va mettre en contradiction avec les citoyens dit de « souche », à travers un nouveau concept dit de « nationalité de papier ». Enfin, on va introduire la religion et notamment l’islam, comme curseur discriminatoire entre l’ordre civilisé et celui barbare, qui est indissoluble, en terme d’intégration, dans cette civilisation occidentale, afin d’absoudre « l’immigration interne » (entre pays occidentaux). La vigilance est de rigueur, dans ce cas de figure car l’histoire nous enseigne que la « démocratie » a enfanté le nazisme en 1933… L’histoire se répétera-t-elle ?