Le marché de la pièce de rechange automobile est en pleine mutation, confronté à des défis technologiques et géopolitiques sans précédent. Au cœur de ce débat se trouve le phénomène de la rupture, qui bouleverse les pratiques traditionnelles et remet en question les acteurs établis de l’industrie. L’une des principales forces motrices de cette rupture est l’évolution rapide de la technologie automobile.

Avec l’avènement des véhicules électriques, hybrides et autonomes, les composants traditionnels des voitures, tels que les moteurs à combustion interne, sont progressivement remplacés par des systèmes électriques et électroniques sophistiqués. Cette transition vers une mobilité plus durable et connectée pose un défi majeur pour les fabricants de pièces de rechange, qui doivent s’adapter à ces nouvelles exigences techniques et développer des produits innovants pour répondre aux besoins des véhicules modernes.

Parallèlement à ces changements technologiques, le marché de la pièce de rechange est également influencé par des considérations géopolitiques mondiales. Les tensions commerciales entre les grandes puissances économiques, telles que les États-Unis et la Chine, ainsi que les politiques de protectionnisme industriel, ont un impact significatif sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et la disponibilité des pièces de rechange.

La pénurie prolongée des pièces de rechange automobiles en Algérie a eu un impact significatif sur le marché automobile national, exacerbant les problèmes liés à la flambée des prix et causant des désagréments aux propriétaires de véhicules. Cette crise, qui a duré plus de deux ans, a largement contribué aux perturbations des importations résultant de décisions ministérielles non étudiées, bloquant l’importation de pièces essentielles pour le parc automobile national.

Il faut rappeler, qu’ il y a cinq mois que les acteurs du secteur économique ont repris les importations de divers produits, notamment les pièces de rechange automobiles. Cette nouvelle décision a marqué un tournant décisif pour l’économie nationale en promettant d’insuffler un nouveau souffle dans le paysage économique du pays.

La 17e édition d’Equip Auto Algérie 2024, spécialisée dans l’après-vente et les services de maintenance automobile, a ouvert ses portes le 26 février au public, cet événement a battu tous les records en rassemblant plus de 400 exposants et en accueillant 10 000 visiteurs professionnels sur un espace brut de 12 000 m². L’ouverture du salon a été marquée par un débat sur l’état des lieux du secteur de l’after-market et de l’industrie automobile en Algérie, axé sur « Le marché de la pièce de rechange face aux mutations technologiques et à la géopolitique mondiale ».

Le président du club CEA, Said Mansour, a, ainsi, souligné l’impact des nouvelles réglementations et politiques sur la disponibilité des pièces de rechange. Il a mis en avant le besoin d’une visibilité accrue dans le secteur pour garantir un approvisionnement adéquat en pièces de rechange et assurer le bon fonctionnement du parc automobile national.

Pour sa part, Idriss Saci, représentant du réseau Motrio, a évoqué la nécessité pour les acteurs du secteur de s’adapter aux contraintes d’importation en renforçant les partenariats avec les sous-traitants nationaux. Il a également mentionné la participation record des producteurs locaux à l’événement, soulignant ainsi l’importance de soutenir l’industrie locale dans la production de pièces de rechange.

Enfin, Tayeb Siad, du groupe éponyme, a mis en lumière l’impact du manque de disponibilité des pièces sur les entreprises de distribution. Il a souligné les répercussions de cette pénurie sur l’employabilité, la réparabilité et la sécurité routière, appelant ainsi à une action concertée pour résoudre ce problème crucial dans le secteur de l’automobile en Algérie.