Dr Mourad GOUMIRI.

Beaucoup de réactions sont enregistrées, suite aux saisies des biens meubles, immeubles et en numéraires, des délinquants « au col blanc », au niveau de la vindicte populaire et notamment des véhicules que personne n’oserait même conduire. En fait, il s’agit d’opérations de blanchiment d’argents douteux, récoltés dans des opérations commerciales et spéculatives encore plus douteuses. Ces véhicules pourraient être le fil conducteur à une filière de vol de véhicules international et « écoulés » en Algérie pour les rendre licites (cartes grises falsifiées). En outre, cette opération permet de transformer des avoirs, en liquide, en biens matériels, toujours plus facile, à écouler, en devises, dans des transactions dans des « pays gris ». Enfin, les numéraires sont érodés par l’inflation, alors que les biens matériels prennent de la valeur en vieillissant, dans notre pays. Il faut toujours ajouter, dans ce cas d’espèce, les déterminants psychologiques voire psychiatriques, des personnes qui passent d’une situation de dénuement à celle de milliardaires en un temps record, jamais égalée dans le monde ! Il ne faut surtout pas oublier le fait que ces délinquants ont joui d’une impunité totale, de la part des pouvoirs publics. Cette « découverte » met à nu un système de complicité en chaîne à tous les niveaux de l’administration, qu’il faudra bien traiter un jour. Pour l’heure, le constat est impressionnant et les répercussions terribles pour la majorité de la population qui arrive difficilement à « joindre les deux bouts ». Comment ce fait-il que personne n’a rien vu avant la « descente » des autorités, dûment encadrées par les représentants de la justice ? Qui peut croire, que cette accumulation de richesses, durant les vingt dernières années, s’est opérée sans des couvertures solides, au plus haut niveau de l’État ? Personne, le procès de l’ancien système vient de s’ouvrir !