L’Algérien est capable de réussite, parfois envers et contre les «éléments réactionnaires», contre «les ralentisseurs» qui l’accablent d’autorisations désuètes et anachroniques. Il peut même relancer une entreprise au bord de la faillite, il a du talent. Incontestablement. De l’énergie, aussi, il en a, à profusion, à en revendre, et pas que les énergies fossiles dont la rente servira dorénavant à réinventer son avenir, l’avenir d’une nation algérienne ressuscitée, plutôt que d’entretenir un assistanat mortifère ou aller garnir les comptes offshore d’une kleptocratie désormais vaincue par le «hirak béni»… Entreprenants, entrepreneurs, hommes et femmes font preuve, chaque jour, d’ingéniosité, d’inventivité, tous secteurs de la vie confondus. Pour peu que la bureaucratie ne les étouffe pas, ne les pousse pas sur les voies du nihilisme, du cynisme, de l’exil choisi et/ou forcé. L’Algérien a du cœur. Face à l’adversité, il ne se dérobe point. Il n’attend pas d’hypothétiques secours humanitaires qui, même lorsqu’ils viennent, viennent toujours intéressés. Que la terre tremble – comme ce fut le cas à El Asnam ou à Zemmouri -, qu’elle soit emportée par le déluge, une furia torrentielle – comme à Bab El Oued – qu’elle soit «brûlée» par des pyromanes «pro»-comme en Kabylie-, et même lorsqu’elle manque d’air, d’oxygène, la « terre Algérie » à ses filles et fils, ayant le sacrifice facile et qui déploient instantanément, instinctivement, des trésors de solidarité, de générosité, d’altruisme. L’Algérien(ne) a des idées plein la tête, assez pour participer au «BIB national», ce «bonheur intérieur brut» qui manque tant à sa patrie. Résilients, résistants, fonceurs téméraires parfois inconscients, les Algériens l’ont prouvé le long de leur histoire anthologique et sevrée de sacrifices. Rien ne leur résiste, même pas l’impossible auquel ils ne sont pas (par ailleurs) tenus. «Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait», disait (d’eux) un certain Mark Twain. Et ce n’est pas que de l’humour !

MH