Dr Mourad GOUMIRI.

      Même si elle entre dans le cadre d’une tournée dans plusieurs capitales, une visite du secrétaire d’État américain n’est jamais un fait divers mais un événement politique majeur. En effet, sa préparation, son timing sont minutieusement calculés par le département d’État et l’ambassade des USA dans le pays de destination. La question qui se pose alors est celle de savoir ce que vient chercher le secrétaire d’État et ce que notre pays va donner comme réponses à ce dernier, dans un langage diplomatique codé. Il est évident que les dossiers bilatéraux seront passés en revue et à cet endroit, l’ambassadrice des USA à Alger a donné le la, en déclarant que le business entre nos deux pays doit être développé et renforcé, dont acte ! Les dossiers brûlants de la région, seront passés en revue mais là également l’Algérie a clairement déclaré qu’elle n’accepterait aucune médiation d’où qu’elle vienne, dont acte également ! Reste les dossiers géopolitiques et notamment le conflit ukrainien, qui fait l’objet d’une montée en violence perceptible, qu’elle soit verbale ou en actes hostiles à travers les sanctions multiples et variées que les USA et ses alliés ne cessent de prendre. A cet endroit également, l’     Algérie a clairement réagi lors la tentative de vote d’une résolution condamnant la Russie, en votant l’abstention, avec 33 autres pays, ce qui peut s’interpréter comme un acte hostile, vis-à-vis des USA et de ses alliés, connaissant l’étroitesse des relations entre la Russie et l’Algérie, depuis la guerre d’indépendance et notamment en matière de défense et de sécurité. Enfin, le dossier de l’approvisionnement en gaz de l’UE et que notre pays a développé, depuis les quarante dernières années et notamment vers les pays du sud de la méditerranée (Portugal, Espagne et Italie), avec en perspectives le projet de gazoduc Algérie-Niger-Nigeria. De même, il sera certainement question de l’approvisionnement du marché mondial en pétrole pour stabiliser les prix et les engagements de notre pays vis-à-vis de l’OPEP+. Un puissant débat de lignes de crête se présente donc dès mercredi prochain.